dimanche 29 juin 2014

Glitch : Résurrection (Heather Anastasiu)

Titre : Glitch - Résurrection
Auteur : Heather Anastasiu
Genre :  Fantastique (futur dystopique)
Série : Glitch  (tome 2)
Nombre de pages : 399 pages

Résumé :
La différence est une arme

Zoe n'a aucune envie d'être leader de la Résistance. Elle veut juste être libre. Après s'être extirpée des griffes de la Communauté, elle espère repartir de zéro à la fondation, cette académie pour Glitchers aux pouvoirs surhumains. Entourée de ses semblables, Zoe y apprend tant bien que mal à maîtriser son don, malgré les jalousies et les inévitables rivalités. 
Mais elle n'est pas pour autant en sécurité. Pire : Adrien, le garçon qu'elle aime, est torturé par des visions du futur toujours plus terrifiantes. Il se renferme peu à peu sur lui-même au point de ne plus oser se confier à elle...
Zoe parviendra-t-elle à faire mentir l'avenir ? Réussira-t-elle à vaincre ses doutes et ses peurs afin de devenir l’Élue que tous attendent ? Grâce à sa télékinésie, elle est la seule à pouvoir inverser l'issue du combat inégal contre la sinistre Chancelière et son impitoyable armée. 

Attention, ceci est la chronique du second tome ! En la lisant, vous vous exposez à de possibles spoilers ! 

Je viens de finir ce second tome de Glitch, et honnêtement je ne sais pas vraiment où me situer par rapport à ce dernier et à tout ce qu'il vient de m'envoyer en travers de la figure tout au long de cette lecture. Bon sang, c'était... Intense ! J'ai toujours peur, lorsque je commence un "second tome" d'une série, surtout si le premier avait été bien. J'ai souvent ce sentiment que le second tome est généralement "moins bien" que le premier, parfois également que le troisième, formant donc un creux au sein de la trilogie. Je craignais que ce soit le cas de Glitch 2, qu'il s'essouffle lui aussi... eh bien non ! Visiblement, non. Et c'est plutôt moi qui suis essoufflée ici, après tout ce que je viens de vivre avec Zoe et ses compagnons !

Je vous avouerai que j'ai pour ma part lu Glitch 1 il y a déjà plusieurs mois de cela, donc mes souvenirs étaient flous. Habituellement quand j'ai trop d'écart entre la lecture du premier et du second tome, je choisi généralement de relire le premier pour me souvenir de tous les détails importants. Pour une fois, j'ai décidé de ne pas le faire et de me lancer directement dans le tome 2, et j'ai été agréablement surprise de voir que ce que nous "réexplique" discrètement l'auteur pour rappeler à notre mémoire tous les plus grands détails suffit amplement. Certes, je ne me souviens toujours pas de petites choses du tome 1, mais j'avais les outils nécessaires pour comprendre et me lancer à corps perdu dans l'histoire.

Et quelle histoire ! Bon sang que ce scénario a été haletant ! Surtout qu'il a touché à quelque chose que j'adore tout particulièrement - même si ça a le don de me refiler des migraines digne d'une gueule de bois du siècle - la causalité. Je ne peux pas vous en dire énormément, mais ça a un lien avec le pouvoir d'Adrien (le prophète, comme l'appelle un personnage dans le livre, surnom qui m'a bien fait rire). Je peux vous le résumer avec cette question qu'on se pose tous lorsqu'on finit de lire l'histoire d’œdipe : si l'Oracle n'avait pas dit aux parents d’œdipe que ce dernier allait tuer son père et épouser sa mère... l'histoire se serait-elle déroulée ?
C'est une question très intéressante posée en début de livre, et qui va nous poursuivre tout au long, tout d'abord de manière sous-jacente, puis de façon beaucoup, beaucoup plus visible et ... arrache-tripes. Vraiment, je vous assure que si vous êtes sensibles, il va falloir prévoir beaucoup de mouchoirs à la fin de ce tome parce que ça fait MAL au ventre de lire les derniers chapitres ! On sent que quelque chose va se passer et mon dieu que c'est douloureux. Vraiment. J'ai extrêmement peur de ce qui va arriver dans le troisième tome... c'est presque de la torture.

Je tiens, enfin, à faire un dernier détour par les personnages, surtout Zoe. Depuis le début, la petiote est partagée parce qu'Adrien lui décrit des visions qu'il a d'elle où elle est chef de la résistance et qu'elle mène tout le monde à la victoire alors que, il faut bien l'avouer, elle n'a rien de tout ça. C'est une gamine perdue, qui a débarqué dans un monde dont elle ne comprends rien - même si pour nous, au moins une partie (les émotions) est familière - et où elle doit se débrouiller comme elle le peut. Je me demandais donc - au même titre qu'elle, d'ailleurs - comment elle allait bien pouvoir devenir cette personne que tout le monde imaginait en elle. Et jusqu'ici, même si je me doute que son "évolution" n'est pas achevée, je suis incroyablement surprise et satisfaite de ce que j'ai pu voir. C'est évident qu'elle ne deviendra pas ça d'un coup, mais suite à tout ce qu'elle a déjà vécu, on sent qu'elle a commencé à changer, à s'endurcir. Et je trouve cette évolution déjà vraiment bien faite.
Evolution qui touche peu à peu les autres personnages, aussi. On sent que ceux de la résistance commencent à lui faire confiance peu à peu, tandis qu'elle apprend à s'accepter, à se maîtriser et à se faire confiance, également. Certains personnages (Xona, pour ne citer qu'elle, ou Simin, si c'est bien son nom... j'ai un trou de mémoire je crois !) sont extrêmement intéressants dans la façon qu'ils ont d'être traités, avec leurs propres problèmes et leur façon de les affronter... ou de les oublier. Je dirais même, sans spoiler rien, un personnage très particulier m'a marquée parce que je l'ai haï à la seconde où j'ai pu voir sa tronche, mais que là où j'en suis, je suis complètement paumée sur la conduite à avoir à son égard. Vraiment, à mon avis, les personnages sont un très grand point fort de ce livre.

Bon je crois que je vais m'arrêter là sinon vous allez encore avoir un roman au lieu d'une véritable chronique. En résumé, je peux affirmer que ce second tome est tout aussi génial que le premier. Il remplace l'ivresse de la découverte par un scénario haletant et des personnages tous extrêmement bien construits. Souvent, j'aime à imaginer que le livre est comme une personne qui me prend pas la main pour m'emmener découvrir des paysages. Celui-ci, j'aurai plus dit qu'il m'embarque de force dans un tank, sans me demander mon avis... 
Et c'est pour ça que, même si ça n'est pas un coup de cœur, il remporte tout de même haut la main : 


9.5/10

Et maintenant je file me jeter sur Glitch 3 ! Si vous avez de la chance, je réussirai peut-être à vous faire la chronique avant de partir pour la Japan Expo... :)
Cliquez ici pour aller lire l'avis du tome 3 !

samedi 28 juin 2014

L'univers des Dragons (Collectif)

Titre : L'univers des Dragons
Auteur : Collectif 
Genre :  Fantasy
Série : /
Nombre de pages : 103 pages

Résumé :
Vous allez rire, mais ce livre ne dispose pas d'un "résumé"... Le dos ne présente qu'une des illustrations qui apparaît au long du livre, sans rien dire de plus. 
Je peux tout de même vous renseigner un peu : ce livre est un recueil de plusieurs histoires qui ne durent que quelques pages chacune mais vont toutes rapporter des pièces permettant de comprendre ce qu'il arrive aux dragons tout au long du livre... 


Étrange livre, donc, que celui-ci ! Aucun auteur défini sur la couverture (car ils sont en fait plusieurs à l'avoir créé), un nombre impressionnant d'artistes qui ont illustrés les pages de cette sorte de recueil, pas de résumé au dos ou même à l'intérieur du livre, qui nous laisse donc totalement aveugles face au contenu du livre. Je ne savais donc pas le moins du monde où je me dirigeais quand j'ai ouvert ce dernier, et je dois avouer avoir été quand même un peu surprise - à la fois en bien, et en mal. Je vais vous expliquer tout ça.

Je pense que le premier point qu'il faut aborder est celui des illustrations : elles jalonnent tout le livre, à commencer par la couverture et son quatrième (qui pour ce dernier n'est en fait que la reprise d'une des illustrations que l'on croise au tout début. Mais comme elle est tout de même belle, on ne dira rien). On sent que beaucoup d'artistes ont été rassemblés pour donner lieu à ça : un nombre impressionnant d'illustrations jalonnent les pages. Je me demande même s'il n'y a pas plus d'images que de texte... c'est fort possible, en réalité. C'est pour moi, à la fois une force et une faiblesse pour le livre. En effet, cela égaie le livre et même, appuie et soutient certains des textes présentés. Cela aide à faire fonctionner notre imagination en nous donnant un support, et surtout, c'est un merveilleux moment pour les pupilles, puisque les illustrations sont de très bonne facture.
Le problème, c'est que les auteurs ayant tous un style très différent, le livre fait un peu office de patchwork. Tout au long des pages, les traits changent, et l'on passe de dessins magnifiques à d'autres, peut-être un peu moins "remarquables". Plus simplement, je dirai surtout que l'art est surtout quelque chose de très personnel dans l'appréciation : on aime ou l'on aime pas un trait... alors pour moi, tous les dessins sont beaux, mais certains me plaisent beaucoup moins que d'autre, ce qui me donne une impression un peu bancale quant au livre, la beauté de certaine des illustrations étant éclipsée par mon ressenti face à certaines autres.

Mais les images ne sont pas tout ce qui fait ce livre ! Il y a également de nombreux textes, tous très intéressants. On sent en revanche (et c'est inscrit au tout début du livre) qu'il y a eu bien moins d'auteurs que d'illustrateurs. Le style d'histoire est plus lisse, plus uniforme, c'est un point d'ancrage auquel on se raccroche un peu plus facilement malgré les images qui déstabilisent parfois un peu. Le livre a cette particularité qu'il raconte une histoire sans le faire de manière "continue". Il s'agit toujours du même problème, du même univers, mais les personnages changent à chaque nouveau "morceau" d'histoire, de même que le cadre de l'histoire, qui se déplace de pays en pays, de point de vue en point de vue, même si l'on sent que l'on reste toujours dans le même univers.
J'ai du mal en revanche à comprendre une distinction qui est faite, entre deux parties dans le livre ("Nains et Dragons" et "Orc et Dragons"). Je ne sais pas si la première est liée à la seconde, si elle en est la suite ou simplement une autre histoire qui se rajoute ensuite, mais n'a plus grand chose à voir... Au vu de l'attitude des dragons dans la toute dernière histoire, j'aurai tendance à penser qu'il s'agit de la suite, mais le début de cette seconde partie me laisse un grand doute tout de même.

Comme les personnages changent d'histoire en histoire - bien que certains soient évoqués parfois dans plusieurs chroniques - il est plutôt dur de s'attacher à eux. Je vois ce livre plutôt comme un recueil, une sorte de chronique à travers l'Histoire qu'ont vécu les terres (imaginaires ?) et les peuples de cet univers ou vivent des dragons. Et l'univers est pour moi très bien fait : on sent que plusieurs peuples se disposent dans un monde qui n'est pas vraiment décrit, et que ces peuples se doivent de faire front commun face aux "ancêtres et dieux" de la terre, les Dragons. Ces derniers, autrefois créatures intelligentes comme on le voit au tout début du livre - la première chronique étant celle d'un dragon -, sont frappés d'une sorte de virus mortel qui les plonge dans la folie et la bestialité, les reléguant au rang de monstrueuses bêtes dévastatrices, alors chassées et tuées par les hommes.
Honnêtement, j'ai aimé cette vision. J'ai aimé cette sorte de compromis entre la vision que j'ai toujours eu des dragons - créatures intelligentes, qui peuvent se lier avec d'autres peuples pour former des Cavaliers du Ciel, avec une culture propre, une histoire, un passé - et la vision qu'une grande partie des foules garde de ces êtres. Une vision plus terre à terre, où ils les considèrent comme de simples animaux monstrueux qu'il aurait fallu détruire. J'ai aimé voir qu'en fait, les deux visions pouvaient cohabiter, et surtout, le respect porté à ces créatures. On sent qu'il s'agit d'une race, avec des êtres tous différents, plusieurs races dans l'espèce... etc. C'était vraiment un plongeon dans un univers totalement crédible pour moi, et donc un voyage très agréable.

En résumé, je dirais donc que le livre est intéressant à lire. Les histoires sont parfois un peu maladroites dans leur enchaînement et les illustrations sont vraiment soumises à votre propre jugement et votre façon de les considérer. Ce n'est pas un chef-d'oeuvre, ni un coup de cœur, mais il est de bonne facture. Il repart donc dans ma bibliothèque avec un honorable...

6.5/10


Et moi, je retourne me jeter sur Glitch 2 !


mardi 24 juin 2014

Graffiti Moon (Cath Crowley)

Titre : Graffiti Moon 
Auteur : Cath Crowley
Genre :  Romance
Série : /
Nombre de pages : 297 pages

Résumé :
Faites que j'arrive à temps. Faites que je rencontre l'Ombre. Celui qui peint dans la nuit. Qui peint des oiseaux pris au piège sur les murs de brique et des gens perdus dans des forêts fantômes. Qui peint des garçons au cœur couvert d'herbes folles et des filles fauchant ces herbes à la tondeuse. Un type qui peint des choses pareilles est forcément quelqu'un dont je pourrais tomber amoureuse. 



Tout d'abord, je tiens à remercier chaleureusement (te brûle pas !) mon amie de l'Eden des Rêves pour m'avoir frénétiquement désigné ce livre, durant un cours commun alors que je me baladais sur amaz écoutais le cours avec attention et sérieux. Hum. Donc, merci beaucoup : je l'ai dévoré en deux jours, ai été littéralement embarquée dans l'histoire sans pouvoir même avoir mon mot à dire et ne regrette qu'une chose : qu'il soit si court ! Argh, bon sang. Pourquoi cette nuit a-t-elle du se finir !

"Nuit ? Mais quelle nuit ?" me direz-vous. Eh bien, celle que vive nos héros, tout simplement. Toute l'histoire du livre tient en effet dans une seule soirée et sa nuit : on plonge dans l'univers de Lucy et les autres en début de soirée, et on quittera tout ce beau monde aux premières lueurs de l'aube, après qu'il se soit passé des montagnes et des montagnes de choses. Et autant vous dire que ce fut pour moi une nuit mouvementée ! J'aimerais pas en vivre tous les soirs, des nuits comme ça, croyez-moi. Quoi que bon dans un sens... Enfin, je vous dis rien, mais disons que si elle a été mouvementée, elle avait de quoi ! Et c'est un premier point fort du livre pour moi : on n'a pas le temps de s'ennuyer un instant durant toute cette épopée ! Les héros trouvent moyen de se fourrer dans les plans les plus rocambolesques qui soient, et lorsque ce n'est pas le cas, pas de craintes, c'est notre cœur qui se charge de danser la samba.

Les héros, qui sont ici le cœur même du livre... un peu normal lorsque l'on parle de romance vous me direz. Et je vous répondrai bien oui, mais pour une fois, j'ai accroché, vraiment. J'ai eu l'impression que ces personnages étaient des vrais, des personnes que je pourrais rencontrer au coin de la rue en me retournant. Ils sont tous une profondeur - surtout les deux personnages principaux, mais les quatre autres ne sont pas en reste - folle, qui me donne envie de croire qu'il existe vraiment une ville où se trouve des tags représentant des garçons au cœur recouvert d'herbe, côtoyés par des filles allumant une tondeuse à gazon. Tous les questionnements qu'ils se posent, je pourrais me les poser moi-même, et c'est traité d'une façon... humaine, tout simplement. Pas de discours grandiloquents, de sentiments uqi dégoulinent tellement que j'ai l'impression de devoir aller me brosser les dents pour faire partir le goût de la guimauve, non, rien de tout ça. Juste des adolescents qui discutent entre eux, et qui ne trouvent peut-être pas les mots justes, mais qui essayent, peu importe s'ils se plantent.

Tout cela contribue à créer dans et au-delà du livre un véritable univers. Je l'ai dit plus haut, mais j'ai vraiment eu la sensation, en lisant, que ce livre était à la fois ancré dans notre univers, mais également quelque part, créait le sien propre au travers des peintures de l'Ombre et du Poète. Étrangement pour une fois, je me suis sentie bien plus proche des "tableaux" que des poèmes, moi qui adore pourtant les mots. J'dois avouer qu'en fait, mis à part avec les poèmes très "réglés" (les sonnets par exemple), j'ai un peu de mal à comprendre la poésie dans son ensemble. Je me suis donc surtout concentrée sur les peintures et mon dieu que j'ai aimé ça, de voir la diversité de ce qu'elles représentaient, et surtout d'essayer de comprendre à chaque fois ce que chacune d'entre elle pouvait signifier, ce qui pouvait bien se passer dans la tête de l'Ombre, et si mes hypothèses correspondaient à celles des personnages eux-mêmes.

Enfin, toute cette atmosphère est soutenue par une plume qui m'a beaucoup plus : elle sait se faire oublier et est plutôt légère. On alterne toujours entre un passage du point de vue de notre héroïne et un passage du point de vue de quelqu'un d'autre, ce qui permet d'offrir aux scènes une double profondeur grâce aux deux regards qui se posent dessus. Et puis surtout, c'est drôle. Bien sûr, pas tout le temps : on alterne entre plusieurs émotions qui sont toujours aussi fortes, mais s'il y a bien une tendance qui me manque dans les livres de fantasy, c'est qu'ils sont rarement aussi drôles que ça : durant les premiers chapitres, j'ai passé mon temps à rire toutes les deux ou trois pages tant les gnons que les personnages s'envoyaient à la figure étaient à se tordre. Je tiens d'ailleurs à m'excuser auprès de l'amie qui dormait chez moi le soir ou j'ai commencé le livre, et qui a dû supporter de m'entendre rire puis lui lire à voix haute les passages qui me désopilaient. Désolée, donc... Pour me faire pardonner, je te fais lire le livre ?

Bref voilà. Ces temps-ci j'ai du mal à tout noter, j'ai vraiment l'impression que je ne tombe que sur des livres merveilleux. Ça craint un peu, on dit pas "plus grand est le sommet, plus forte sera la chute ?". Enfin bref. En tout cas ce livre-là, avec ses personnages tirés à quatre épingles, son univers profond, son humour délicat et le scénario peut-être pas "haletant", mais en tout cas très prenant, s'en sort avec un plus qu'honorable...

9.75/10

Oh et, désolé si j'ai fait des rimes sans m'en rendre compte, je joue à un jeu qui ne fais que ça et ça finit par être contagieux... 

vendredi 20 juin 2014

Le garçon en pyjama rayé (John Boyne)

Titre : Le garçon en pyjama rayé 
Auteur : John Boyne
Genre :  Historique ?
Série : /
Nombre de pages : 203 pages

Résumé :
Vous ne trouverez pas ici le résumé de ce livre, car il est important de le découvrir sans savoir de quoi il parle. On dira simplement qu'il s'agit de l'histoire du jeune Bruno que sa curiosité va mener à une rencontre de l'autre côté d'une étrange barrière. une de ces barrières qui séparent les hommes et qui ne devraient pas exister. 





Deux jours que je vous fais lambiner, et vous savez pour quoi ? Pour des soupirs !
C'est ça, je soupire devant mon écran, encore et toujours. Est-ce que je sais faire que ça ? Euh, parfois on se le demande, en fait. Bref. Donc voilà. Le garçon en pyjama rayé est un livre qui me fait... soupirer. Pour la simple et bonne raison que j'ignore complètement comment je suis censée vous en parler.
Ce livre est du genre de ceux qui, quand vous les lisez, vous font rire, pleurer, avoir honte, battre le cœur très fort ou même s'arrêter. Et surtout, il fait partie de ceux qui, plus que tout, vous font vous arrêter un instant... et réfléchir.
Je vous l'ai déjà dit, j'aime les livres qui me poussent à réfléchir. Mais là, je ne sais plus quoi penser des réflexions qui hantent mes pensées.

D'un côté, j'aimerais vous hurler à quel point ce livre est bien, à quel point il fait réfléchir. J'aimerais vous balancer en vrac tout ce qui s'y passe, et vous demander ce que vous en pensez, si selon vous c'est bien, c'est juste, ou pas. Vous poser toutes les question que je me pose moi. Le problème, c'est que cela vous spoilerait honteusement à peu près 98% de tout le livre.
Donc... eh bien je vais faire un petit retour un peu "basique" sur pourquoi ça m'a plu ou pas en essayant de pousser un peu la réflexion plus loin, mais je vous avoue tout de suite : quoi que je dise, je vous conseille vraiment de lire ce livre, j'ai très peur de ne pas réussir à lui rendre hommage comme il le mériterait.

Pour commencer, je peux au moins dire qu'historiquement parlant, le livre a l'air d'être parfaitement correct à ce niveau là. Je vous avouerai que je ne suis pas calée de ce côté, mais si l'histoire a fait des écarts, je n'ai rien vu du tout. Comme il n'y a pas de nom de famille, de date ou quoi que ce soit de vraiment précis, on peut situer cette histoire un peu au moment où l'on veut dans la guerre, donc on peut dire qu'il ne prend pas de risque, et ne fais donc pas de fausses notes non plus.

Les personnages sont à mon sens l'un des points forts du livre, le cœur même. Tout se déroule du point de vue de Bruno, un petit garçon de 9 ans, qui vit sa vie de petit allemand de 9 ans, entouré de sa Mère, sa grande sœur Gretel (12 ans), et son Père, qui vient d'être muté, ce qui pousse la famille à déménager près d'un camp de concentration. Il y rencontrera un personnage plus tard, mais je ne vous dirai pas plus. Je trouve chaque personnage extrêmement bien développé... et surtout, extrêmement humain ! Bruno porte un regard très enfantin sur le monde qui l'entoure - et que nous connaissons pour ce qu'il a été. Un regard enfantin et donc quelque part, un peu dérangeant lorsqu'il pose des questions dévoilant toute l'absurdité de cette cicatrice qui orne notre Histoire.

En parlant d'histoire, celle du livre me laisse... pas sur ma faim, mais encore une fois, je ne sais pas quoi en penser. La seule pensée qui me vient est "Quel gâchis !". Mais je ne peux pas vous en dire plus malheureusement. Je trouve en revanche que l'histoire met du temps, beaucoup de temps à se mettre en place. Il faut presque attendre la moitié du livre pour que la chose que j'attendait arrive enfin, ce que j'ai trouvé, sur le moment, un peu trop long. Mais après avoir fini de lire, j'ai un peu révisé mon jugement parce qu'à mon avis, ça n'aurait pas pu se dérouler autrement, ou qu'alors ç'aurait eu moins d'impact.
Cette histoire est donc ... indescriptible, selon moi. Je ne veux pas mettre de mots dessus, car je sais que je ne pourrais jamais faire "aussi bien" que l'histoire elle-même.

Histoire portée par une plume que j'ai trouvé très intéressante, à mille lieues de celles que j'ai l'habitude de croiser dans mes romans fantasy ou fantastiques. En effet, l'auteur a le chic pour toujours commencer, pourrait-on penser, à mille lieues de ce que pourrait nous indiquer le titre du chapitre. Et c'est comme un fil d'Ariane, qu'en fait, il nous invite à suivre tout au long de ce chapitre pour voir la réflexion se dérouler, évoluer et maturer sous nos yeux et nous mener nous même à réfléchir encore plus avant à ces différentes problématiques, vues par les yeux d'un enfant.
Un autre point très intéressant est le fait qu'il utilise quelques petites "fautes" exprès (je ne vous citerai pas lesquelles pour ne pas vous spoiler), qui plongent encore plus le lecteur dans l'univers de Bruno  : ne comprenant pas totalement les mots qui sont cités, il ne peut pas faire le lien avec ce qu'il sait de l'Histoire, et est donc aussi perdu que ce petit garçon. Je trouve ce procédé vraiment intéressant et surtout, intelligent.

Alors voilà. 
Je ne sais pas si ce que j'ai écrit ici - des personnages centraux et bien développés, surtout, humains, un contexte très bien respecté, une plume agréable qui déroule une histoire mémorable - vous a donné envie de le lire, mais je vous en supplie, lisez le quand même. Vous passeriez à côté de quelque chose de très fort si vous ne le faisiez pas. Pour ma part, je l'ai lu, je le recommande, et même si ce n'est pas un coup de cœur, il s'en sort tout de même avec un très honorable...


9.75/10

Et moi, je repars m'interroger sur ces fameuses barrières et les conséquences qu'elles ont sur les hommes... 

lundi 16 juin 2014

Le Voyage commence (Daniel Lieske)

Titre : Le Voyage commence
Auteur : Daniel Lieske
Genre : Fantastique 
Série : The Wormworld Saga
Nombre de pages : 128 pages

Résumé :
Jonas profite de son dernier été de liberté avant de rentrer au pensionnat... Alors qu'il explore le grenier de sa  grand-mère, il chute dans un monde inconnu. Il vient d'arriver dans le "WormdWorld"... 





Nous voici donc réunis pour une chronique un peu spéciale, puisque ce livre tiens beaucoup plus de la BD que du livre à proprement parler - il y a une partie plus écrite que dessinée à la fin du livre, mais j'y reviendrai plus tard. Il est donc fort probable que cette chronique soit plus courte que les autres vu que j'aurais certainement moins de choses - ou en tout cas, des choses différentes - à dire.
Le livre en lui-même, je voulais quand même vous raconter l'anecdote qui m'a permis de le découvrir... je cherchais le livre 14-14, à la fnac, et en attendant que le vendeur soit libre, je me suis mise à observer les rayons... je tombe alors sur ce livre en présentation, le retourne, et voit au dos qu'il y a deux tomes (en fait, le second est en préparation pour septembre prochaine). Je me suis mise alors à chercher le premier tome histoire de pouvoir voir comment ça commençait...
... Sans même me rendre compte qu'en réalité, je l'avais dans la main. Voilà. Si jamais, on m'a déjà décerné le titre de boulet.

Bref, à part ça ! Que dire ?
Eh bien, il est clair que la première chose qui m'a attirée (voire même, qui m'a littéralement tapé dans l’œil) dans ce livre, c'est bien évidemment son coup de pinceau. L'artiste a une technique très particulière qu'il explique dans la dernière partie du livre pour dessiner, et cela donne un rendu vraiment superbe : tout est un peu flouté, les contours ne sont pas précisément délimités. Ajoutez cela à des paysages qui explosent sous une myriade de couleurs, et vous avez un cocktail parfait pour ma part. De plus, il y a vraiment une grande "distinction" entre le monde 'réel' et le "Wormworld", dans le sens que le premier est encore assez "calme" dans les couleurs. Il n'est pas terne, mais on sent quand même un passage, une différence lorsque Jonas pénètre pour la première fois dans l'autre monde, et cela aide vraiment à faire une transition, comme si l'on plongeait tout à coup dans un autre monde au travers d'une piscine de couleurs.

Et je trouve le titre de ce premier livre ("Le Voyage commence") très approprié pour l'histoire qu'il raconte. Certes, cette dernière (un enfant qui cherche à échapper à la dictature du monde des adultes, et à pouvoir rêver ; qui trouve un passage vers un autre monde, s'y enfuis et vit alors de nouvelles aventures) est déjà vue, mais il s'agit d'une recette qui a fiat ses preuves, et qui encore une fois marche à la perfection. Le dessin de Daniel s'y coule parfaitement et offre une nouvelle vie à cette bribe de rêve, que l'on se prend à investir à notre tour, dans l'espoir de pouvoir vivre un peu de cette échappatoire par procuration. De plus, on sent qu'il y a un véritable univers, encore très peu développé dans ces trois premiers chapitres, mais dont certains détails annoncent déjà la couleur, comme un petit mystère qui m'a interpellée, mais dont je ne vous dirais rien.

Je ne peux pas vous dire grand chose à propos de l'univers, du coup, à part qu'il me semble déjà vaste et alléchant à découvrir, et que je ne demande que le prochain tome pour replonger dedans avec envie.
Enfin, un dernier détour par les personnages s'impose : détour qui est ma foi plutôt réussi. Je comprends tout à fait Jonas et son envie de rêver plutôt que de devoir sans cesse travailler comme le lui demande son père. Père avec qui, au vu de mon identification à Jonas, j'ai beaucoup de mal à composer : il me tape sévèrement sur le système, à force ! Quand à la grand-mère, je la trouve un peu effacée, j'espère qu'elle prendra peut-être un peu plus de substance dans les prochains tomes ? Surtout vu que le passage dans l'autre monde se trouve chez elle, elle a peut-être quelque chose à y voir... Ça pourrait être intéressant en tout cas !

Je ne peux pas vous parler de la plume pour ce livre-ci, vu qu'il s'agit plutôt de coup de pinceau, que j'ai déjà développé plus haut. Mais la narration est tout de même très agréable à suivre. Le seul reproche que je pourrais vraiment faire est que pour moi, on prend beaucoup de temps à poser le décor, pas assez, pour ces trois premiers chapitres, à découvrir le monde du Wormworld. J'aurais aimé en voir plus, en découvrir plus. La fin de ces trois premiers chapitre me laisse un peu sur ma faim, je n'ai plus qu'à espérer que Septembre arrive vite pour découvrir la suite !
Enfin, la partie "artbook" à la fin est intéressante pour toute personne curieuse de savoir comment est né l'univers dans l'esprit de l'auteur, même si je dois avouer que cela m'a moyennement intéressé, pour ma part.

En définitive, un trait superbe, un scénario qui s'annonce prometteur et des personnages pas si mal que ça... pour ma part, c'est avec plaisir que j'irai acheter le tome 2 quand il sortira ! En attendant, je vous laisse avec le premier livre, à qui je donne un...

8/10


dimanche 15 juin 2014

14 - 14 (Silène Edgar & Paul Beorn)

Titre : 14- 14
Auteur : Silène Edgar & Paul Beorn
Genre : Fantastique / Historique
Série : /
Nombre de pages : 349 pages

Résumé :
A l'aube de la Grande Guerre... 
Adrien et Hadrien ont treize ans et habitent tous les deux en Picardie. Ils ont les mêmes préoccupations : l'école, la famille, les filles... Une seule chose les sépare : Adrien vit en 2014 et Hadrien en 1914. Grâce à une boîte aux lettres mystérieuse, les deux adolescents vont s'échanger du courrier et devenir amis.
Mais la Grande Guerre est sur le point d'éclater pour Hadrien et leur correspondance pourrait bien s'interrompre de façon dramatique... 


Je crois qu'avant même de faire la chronique, je peux vous dire de lire ce livre. Ce n'est pas un coup de cœur (ohoh, spoilers !), mais je n'en suis vraiment, vraiment pas loin.
Je suis tombée sur ce livre au détour d'un rayon de la FNAC. J'ai été un peu attirée par la couverture, et au final, c'est le résumé qui m'avait beaucoup fait envie. Je ne l'avais pas acheté tout de suite, mais j'ai bien fini par craquer... et je ne regrette pas !

Tout d'abord, je dois dire que l'univers est époustouflant de réalisme. Je ne m'y connais vraiment pas en guerre, encore moins dans cette Grande Guerre de 14-18, mais pour ma part tout est présent pour qu'il y ait vraiment une très bonne ambiance. On sent que les deux garçons vivent à des époques très différentes, que ce soit au  niveau de la société, du matériel, des habitudes de langage, de la "pensée" elle-même... Rien n'est laissé au hasard, et servira même à un moment donné pour un intéressant retournement ! Il est très clair que les deux auteurs ont fait beaucoup de recherches  pour rester très proches de la réalité, et ça permet de se plonger dans l'histoire tout entier.

Quant à l'histoire, qu'en dire à part que c'est tout bonnement génial ?! Ben... a la base je vous dirais bien "pas grand chose" mais je vais me faire taper, donc, développons !
Evidemment, la correspondance est ce qui m'avait séduite à la base, en lisant le résumé. Je suis une éternelle romantique qui trouve un charme fou aux lettres et à l'épistolaire, alors l'idée d'une correspondance entre deux enfants qui ne sont pas du même siècle m'a vraiment beaucoup plu. Et le petit plus (qui pourrait peut-être moins plaire à certains, mais qui m'a ravie pour ma part), c'est que le livre ne se "résume pas" à ces lettres, on voit vraiment l'évolution et les aventures des deux garçons de chaque côté. L'histoire est vraiment à la base "ordinaire" pour chacun des deux garçons, on y retrouve les questionnements et les problèmes de leur âge... La petite touche "fantastique" provient vraiment de ces lettres, qui va les transformer l'un et l'autre de manière profonde.

Et donc, que dire de ces personnages ?
Adrien, qui est celui avec qui nous commençons (notre ami du 21ème siècle, donc) a tout de l'adolescent de treize ans de notre époque. Les emails, les téléphones, le portable, l'attitude totalement rebelle et "incomprise" des adolescents, qui convaincs totalement. Et surtout, oserais-je le dire... les problèmes de cœur ! Je ne vous en dis pas plus, vous verrez bien ;) L'intéressant avec lui c'est de voir à quel point le fait de "converser" avec Hadrien changera sa vision du monde et surtout son attitude envers son entourage.
Hadrien, quant à lui, est bien plus 'sage'. On voit vraiment la différence d'époque dans la façon qu'il a de s'adresser aux différentes personnes (et surtout les adultes) qui l'entourent : il y a bien plus de respect, une attitude totalement différente. Quant à l'influence qu'Adrien aura sur lui... il s'agit plus d'une question d'audace, je pense, dans ce sens ? Je ne saurais trop dire, c'est plus flou et diffus.

Pour l'entourage global de ces deux personnages, je ne veux pas trop vous en dire de peur de faire des spoilers sans le vouloir. Je vous dirais donc simplement que dans le cas d'Adrien, il y a deux ou trois personnes que j'ai eu envie de baffer - et un que j'avais très envie d'étrangler à la fin, mais il m'était antipathique dès le début. Et pour Hadrien, c'est surtout la relation avec son père qui sort totalement du cadre de ce qu'on peut vivre de nos jours qui m'a étonnée, tant je suis habituée à la "rébellion" des jeunes... voir cette famille ainsi m'a permis d'encore plus me rendre compte qu'à l'époque, tout ne se passait pas de la même manière.

Un petit mot sur la fin, enfin. Je ne vous raconterai rien ici, à part que cette dernière m'a fait partir dans l'émotion la plus totale. Pour que vous compreniez bien : j'étais tellement presque "angoissée" à l'idée de ce qui pouvait arriver aux personnages (une guerre qui se prépare, ce n'est pas rien !) que je me suis littéralement forcée à ne pas ouvrir le livre dans le tram, tant j'avais peur de fondre en larmes au milieu de la foule - oui, à ce point. Au final, je trouve cette fin presque un peu trop rapide, mais elle est très satisfaisante. Il y a même un petit clin d’œil avec un détail croisé à un moment du livre (pas d'indices, ça vous ferait tout comprendre !) qui fait très chaud au cœur et laisse l'histoire se terminer avec un sourire.

C'est donc quasiment un coup de cœur qui m'a frappée... je ne saurais pas expliquer pourquoi, mais presque !  Ce livre m'a transportée, ballottée à travers le temps comme les lettres l'ont été grâce à son univers qui collait totalement, une histoire haletante et des personnages haut en couleur. Je lui offre donc avec plaisir un.. 


9.75/10


A bientôt pour la prochaine chronique... qui sera un peu différente et certainement plus courte, format du livre oblige !

samedi 14 juin 2014

Sang Royal (Jade Baudain)

Titre : Sang Royal (tome 2) 
Auteur : Jade Baudain
Genre : Fantasy
Série : Silva
Nombre de pages : 288 pages

Résumé :
Lliane est désormais devenue, dans la douleur, la Porteuse de Darshan. Entre temps, ses liens avec ses frères se crispent, se délitent. Rattrapé par un événement survenu dix ans auparavant, Geoffroy, son aîné, ne démontre que d'avantage que la lignée compte plus que tout à ses yeux, quitte à devoir faire passer les intérêts du royaume avant ses frères et sœurs, en dépit de l'affection profonde qui les lie. Dans la toundra de Restaz, la plus grande puissance du continent, leur groupe ne tient plus que par leur objectif commun : regagner leur pays à tout prix. 

Les trois héritiers Silva ignorent encore qu'ils y trouveraient la forteresse de fort-Wolf au bord de la mutinerie, en tenaille entre l'autorité de Sinéas Alenko, le gouverneur du Nord, et Morquendi Silva, général en chef des armées. Chacun des deux hommes fut un lieutenant d'Anadès, chacun souhaite porter sur le trône un nouveau Silva. 
Mais pas le même. 

Attention, ceci est le second tome ! En lisant la chronique, vous vous exposez au risque d'éventuels spoilers... 

Cela aura pris peu de temps pour que je vienne vous faire cette seconde chronique ! Bon en réalité c'est surtout qu'au moment de faire la première chronique, j'avais déjà presque fini le second tome.... C'est donc un peu normal.
Bref ! Que dire sur ce second tome, alors ? (Mis à part que la couverture est toujours aussi belle, évidemment).

Honnêtement, j'ai été très agréablement surprise. Si j'avais eu du mal à entrer dans le premier tome à cause de la plume un peu lourde, cette fois-ci, ça n'a pas du tout été le cas. Bon déjà, le fait de connaître un peu les personnages et l'univers aide, et l'on meurt d'envie de savoir ce qu'il s'est passé suite à la fin du premier tome. Mais la plume cette fois-ci de Jade s'est beaucoup améliorée : oubliés les énormes pavés indigestes, ils se sont soit allégés, soit les dialogues entrecoupent le tout pour nous permettre des petites pauses. La lecture a donc été bien plus agréable et rapide pour ma part - je ne me suis même pas rendue compte que j'arrivais à la fin avant eh bien... d'arriver à la fin ! (Merci Sherlock).

Au niveau de l'histoire, qu'est-ce que je peux vous dire d'autre, que aaaaaaaahhhh dragoooooons !! ?
Rassurez vous : plein de choses quand même ! Bon, je ne peux pas vous donner trop de détails (question de spoilers), mais ce second tome a été vraiment très intéressant au niveau du déroulement de la mission de nos héros. Il y a plusieurs grandes "tournants", dont une révélation... à laquelle je m'attendais un peu malheureusement à cause de ce que j'avais vu sur le DeviantArt de l'auteur, mais qui était quand même pas mal surprenante !
Et surtout, des idées vraiment très intéressantes et, oserais-je le dire, révolutionnaire, concernant la guerre qui se déroule ! Il y a des retournements de situation au sein de l'armée qui m'ont beaucoup surprise, et surtout des tactiques mises en place que je n'aurais jamais imaginée, chapeau bas pour le coup parce qu'il faut s'y connaître en stratégie pour assurer de tels coups de maîtres !
Une petite remarque que j'en profite pour glisser ici car je ne sais pas ou la mettre : je suis contente de voir que le résumé a été un peu "raccourci" au dos du livre, comparé au premier tome. Parce qu'à l'époque (et encore un peu pour ce second livre, même si l'effet est bien moins prononcé), j'avais vraiment l'impression qu'il gâchait toute une partie du suspense...

Concernant l'univers, c'est vraiment très intéressant de découvrir une autre partie de ce dernier : des pays qu'on n'avait pas vu avant, des personnages qui, j'imagine, vont se faire entendre dans les prochains tomes... Surtout des points très importants dans l'histoire de notre fratrie, qui se sont déroulés bien avant l'histoire. Si je pouvais juste me permettre là aussi un petit conseil - avis de lecteur (vu que je sais que notre auteur va venir lire la chronique... clin d’œil à toi !) ; peut-être qu'une simple frise chronologique serait une bonne idée ? Ne serait-ce que pour peut-être, poser les dates les plus importantes pour l'histoire et offrir un repère au lecteur : parfois en lisant une année, je n'arrivais pas à déterminer tout de suite s'il s'agissait du passé, du futur proche ou lointain... etc. Mais ce n'est que mon avis !

Enfin les personnages sont à nouveau une très bonne surprise !
Lliane subit une transformation de personnalité ma foi très intéressante. Elle suit l'amorce que j'avais sentie dans le premier tome, mais je ne m'attendais pas à un tel revirement ! Surtout au tout début du livre, où elle est dans un état que je vous décrirai pas, mais qui m'a beaucoup intriguée... et sur lequel j'aimerais bien en savoir plus. Tout comme sur son lien avec Darshan, haha !
Je trouve Azrayen un peu absent, je pense. C'est quelque part un peu normal vu tout ce qui leur tombe sur le coin de la tronche, et c'est plus vrai à la fin du livre qu'au début, mais je ne peux m'empêcher de me demander ce qu'il va devenir notre pauvre bougre.
Quand aux trois frères... Eh bah si je m'attendais à un tel changement ! Honnêtement, je suis contente de voir que William s'assagit un peu - en même temps vu ce qui lui tombe sur le coin de la tête, il n'a pas le choix. Et je sais que c'est méchant, mais... j'ai pas pu m'empêcher de penser que c'était bien fait, pour Geoffroy, qu'il se prenne un peu tout le retour dans la tête, ça lui fera les pieds, tiens. Même si j'ai un peu peur pour ce qui semble s'annoncer... Argh j'ai hâte de voir le tome 3 !
Oh et Morquendi... Allez savoir pourquoi, j'ai adoré le voir près de Lliane, je l'imagine vraiment (peut-être à tort ?) comme une espèce de gros nounours avec sa petite sœur. J'aimerais bien avoir un grand frère comme ça tiens !

Et voilà, un deuxième tome encore plus chouette que le premier ne l'était ! Univers approfondis, personnages évoluant au fil de leur périple et un scénario toujours plus haletant... Que demander de plus ? Oh, je sais, le tome 3 ! En attendant, ce deuxième tome repart avec un... 


8/10

... Bien mérité ! 
Roh et, bon sang, j'ai envie de savoir le nom de cette épée ! 
Pour lire la chronique du tome 1, par ici !
Pour lire la chronique du tome 3, par ici !

vendredi 13 juin 2014

Darshan (Jade Baudain)

Titre : Darshan (tome 1) 
Auteur : Jade Baudain
Genre : Fantasy
Série : Silva
Nombre de pages : 279 pages

Résumé :
Astalokë fut un royaume construit dans la douleur et la guerre, pour permettre à son peuple de vivre libre, loin des anciens empires qui le réduisirent en esclavage. Ils gagnèrent leur liberté en soutenant une autre race mourante, les vieux dragons d'Amaltheren, qui une fois le royaume bâti vécurent un temps avec leurs alliés, et disparurent finalement, pour tomber dans la légende et le culte. Seul un demeura lié à la famille royale des Silva, sous forme d'esprit transmis à chaque souverain et souveraine : Darshan. 
Huit siècles plus tard le pays est déchiré par la guerre civile après que le lien entre Darshan et les Silva fut rompu, lors de la guerre qui opposa Anadès Silva, monarque d'Astalokë, et les royaumes humains de Proclès et Iphaé. Lliane est l'héritière en titre, et spoliée de ses droits par le roi. Ce sont ses frères qui intriguent pour fédérer les seigneurs du royaume derrière elle, afin de lui rendre le trône. Mais ni les nobles, ni le peuple n'éprouvent de sympathie pour elle. On ne connaît pas son visage, on ne connaît pas sa valeur. Tenue à l'écart de son pays, la jeune femme n'a dès lors plus qu'un moyen pour acquérir sa légitimité : retrouver Darshan, dont le temple a été perdu dans les anciennes terres de l'Est, entre les empires qui jadis utilisèrent son peuple comme esclave. 
Alors que Lliane s'enfonce à l'Est avec ses frères et que les forces se rassemblent, une crainte continue de la ronger. Celle de ne pas être la légitime détentrice de Darshan. 


Pour du résumé, ça, je vous l'avoue, c'est du résumé !
Résumé d'un livre qui n'est pas dans la PAL ni dans ma liste actuelle de lecture, mais qui est en réalité le premier tome de Sang Royal (le tome que je lis en ce moment). J'ai désiré vous faire cette chronique inachevée avant de poster celle sur le tome 2, pour deux raisons. Déjà parce qu'il s'agit d'un livre très peu connu du grand public, car imprimé "à la main" (entendez par une petite maison d'édition amateur très peu connue), et ensuite car ce livre ne se trouve qu'à deux endroits : sur internet (sur le site de lulu.com) et aux conventions, Japan Expo ou Polymanga, entre autres. Ce deuxième point est important, car pour les lecteurs me lisant et qui iraient à la Japan Expo cette année, sachez que l'auteur sera présente au stand d'Hiraeth, et qu'elle y vendra les tomes 1, 2 et 3 (!!) de la saga des Silva. Je trouvais donc important de vous présenter correctement à cet univers que je trouve ma foi passionnant !

Pourquoi donc, me direz vous ?
Eh bien déjà, et ça n'est pas un grand secret quand on voit la couverture de ce premier tome, parce que ça parle de dragons !!!  (ceux qui me connaissent savent que je voue un culte à ces merveilleuses créatures). C'était d'ailleurs pour ça que j'avais décidé d'acheter et de lire le livre à la base. Il y a donc une histoire avec des dragons, même si ces derniers sont au départ peu présent. Mais ça n'est pas si grave : l'univers, le scénario, les personnages et surtout la plume de l'auteur savent nous embarquer avant l'arrivée des grandes stars (hein, moi, exagérer ? Mais non roh !).

L'univers, pour commencer, est passablement complet. On y découvre deux races principales (les elfes noirs et les humains), divisés en plusieurs pays qui ont une sacrée tendance à se faire la guerre. Ils sont tous chargés d'un passé qui ressort souvent des conflits avec beaucoup de réalisme, détail qui sait bien me plaire. L'histoire et la façon de fonctionner, en particulier, du pays des elfes, est pas mal intéressant dans sa complexité et surtout, dans son lien avec le dragon (vous l'attendiez, lui, hein ?). Bref de ce côté là, je crois que mon seul reproche serait plus une sorte de compliment : pourquoi on en sait pas plus ?! (Pour le mystère, je sais... rah !)

Le scénario, lui, est un des points fort de ce livre à mon avis. L’histoire dans ce premier tome est partagée entre d'un côté, le plus grand des frères de Lliane, qui s'occupe de "garder la maison" contre les armées royales le temps que cette dernière (qui est le second point de vue) se met en route, comme vous l'avez vu dans le résumé, pour traverser tout le continent et aller se paumer dans une forêt pour trouver son maudit dragon. Et quel voyage ce sera ! Je vous avoue qu'au début je grognais à chaque changement de point de vue tant j'avais envie de continuer les aventures de Lliane et son groupe. Mais Morquendi réussit à se faire aimer au fil des pages, et ce qui lui arrive n'est pas du plus drôle non plus.
Moi qui n'est en général pas très versée dans la politique entre pays et les coups d'état, pour une fois je me suis surprise à beaucoup aimer ce parfum là, dans ce livre, c'est donc une réussite !

Du côté des personnages, ils sont pour le moins haut en couleur, c'est le cas de le dire !
Lliane la première qui, je dois l'avouer, n'a pas remporté un franc succès de mon côté au début. Je la trouvais vraiment très peu débrouillarde, au point d'avoir envie de lui mettre un ou deux coups de pied là où je pense, au début. Mais elle s'endurcit au fur et à mesure que le voyage se déroule, et j'imagine qu'après avoir été choyée dans des draps de soie et mise à l'écart de tout pendant des années, c'était un travers de caractère auquel il fallait s'attendre. La "rébellion" qui commence à s'annoncer peu à peu est très intéressante, et je trouve l'histoire du lien avec le dragon très, très bien foutu.
Ses trois compagnons de voyage m'ont un peu moins plu, honnêtement. J'avais une assez mauvaise estime de William pour ce qu'il était (mais je ne vous dis rien, vous le découvrirez vous-même !), et je dois avouer que Geoffroy me tape littéralement sur les nerfs à tout vouloir décider. Quant à Azrayen... je sais pas. Je n'ai pas encore réussi à me forger totalement un avis, mais je le trouve sacrément troll, quand même.
Par contre, un petit coup de cœur pour Solèn, qui m'a littéralement fait craquer quand je l'ai découvert !

Je pense qu'au final, la seule chose qui m'aura un peu freinée dans ma lecture, et c'est dommage, c'est la plume elle-même de l'auteur. Cette dernière n'est pas aussi fluide qu'elle pourrait l'être, et gagnerait à faire un peu plus de paragraphes : parfois, on a des pages entières de pavé, et si l'histoire est intéressante, c'est des fois un peu dur de lire sans se perdre entre toutes ces lignes. Sans compter que parfois, les fautes sortent un peu de la lecture, mais sachant que c'est une impression un peu plus "amateur", je comprends leur présence (et j'aide même à faire la bêta-lecture !).

En conclusion : malgré une plume parfois un peu maladroite, l'histoire est intéressante et portée par un univers qui me plait beaucoup même si j'aimerais en savoir plus, et des personnages qui ma foi, même s'ils ne remportent pas l'unanimité, ne laissent pas indifférent ! Donc malgré les bémols, il remporte malgré tout un honorable : 


7 / 10

Et exceptionnellement, je vous fait un peu de pub pour l'artiste qui réalise les merveilleuses couvertures de ces livres : Anndr , elle mérite vraiment d'être connue ! 
Pour lire la chronique du tome 2, par ici !

Pour lire la chronique du tome 3, par ici !

jeudi 12 juin 2014

Les Vents Furieux (Mercedes Lackey)

Titre : Les Vents Furieux (tome 3) 
Auteur : Mercedes Lackey
Genre : Fantasy
Série : Cycle de Valdemar - la Trilogie des Vents
Nombre de pages : 504 pages

Résumé :
Valdemar est de nouveau en péril, menacé par le maléfique Ancar qui tente sans relâche de contrôler le royaume. Et cette fois, il pourrait bien réussir.... Il prépare un assaut comme on n'en a pas vu depuis cinq cents ans ; depuis que Vanyel, le dernier Héraut-Mage, a su protéger son pays des pires attaques magiques. Et avec les anciennes protections sur le point de se dissiper, la princesse Elspeth et son peuple pourraient vite se retrouver sans défenses face à un ennemi armé de sorts auxquels personne ne saurait résister. Mais quand tout espoir semble perdu, Elspeth se découvre un allié mystérieux, un esprit puissant venu d'un passé oublié... 


Attention amis lecteurs, ceci est la chronique du troisième tome, les spoilers sont nombreux dans la région... 

Eh bien voilà.
Si vous pouviez m'entendre, je vous assure que vous vous demanderiez pourquoi je soupire depuis cinq minutes. C'est pourtant simple. Le troisième tome de la trilogie des Vents est là, achevé, en attente de sa chronique depuis déjà deux jours (examens oblige, désolé). Et j'ai encore du mal à faire mon "deuil" des personnages, comme à chaque fin de trilogie avec Mercedes Lackey. On s'attache tant et si bien à tout ce qui fait ses livres que c'est un véritable déchirement de les quitter ensuite.
Et donc, ce déchirement ?

C'en est un à tout point de vue, comme pour les deux premiers tomes, en pire car je sais que pour l'instant je n'ai pas de "suite" sous la main (il existe une trilogie de plus, la trilogie des tempêtes, mais je ne l'ai pas encore). C'en est un, déjà, de devoir quitter l'univers si bien construit qui s'est achevé dans ce troisième tome - surtout lorsqu'on a lu comme moi tous les autres livres et qu'on a pu voir à quel point elle a réunit toutes leurs caractéristiques dans cette trilogie, comme si elle avait créé un cercle, mis des jalons, et que les Vents étaient là pour tout charrier, tout réunir, afin de refermer le cercle.
Nous avons du coup eut droit à, à chaque fois, un élément de chaque livre, je pense. Les griffons déjà croisés qui rajoutent leur grain de sel, Kerowyn toujours aussi drôle  (bon sang échafaudage du plan final, je pense que c'est la première fois que je ris à m'en étouffer devant une scène pareil, vraiment), un personnage qui revient au tout début du livre pour mieux vous faire hurler, la magie, Ventnoir et Elspeth... mon dieu.
J'ai vraiment eu l'impression, définitivement, de sauter à pieds joints dans un autre et véritable monde. Et devoir aujourd'hui le quitter me serre le cœur.
Hé, vous voulez un secret ? Lorsque j'ai eu finit de lire la première trilogie (les Flèches), la première fois, j'ai presque prié pour que peut-être, un cheval blanc vienne me rendre visite... 

Et tout cet univers ne serait peut-être pas si merveilleux sans le scénario qui s'attache sur la trame qu'il forme, et qui est tout bonnement dantesque ! (Pourquoi ai-je l'impression de dire ça à chaque fois... ?) Sérieusement, non seulement Mercedes réunit tous les éléments de son univers, mais elle le fait bien, avec une raison qui tient la route et un scénario qui non seulement explique ces présences, mais qui les sublime avec un talent fou en les emmenant là où on ne pourrait jamais imaginer qu'ils iraient. Je ne m'en étais pas rendue compte (et bon sang que c'est bon !), mais elle avait déposé des jalons partout, depuis la trilogie des Griffons jusqu'à celle du dernier Héraut-Mage, en passant par les diptyques ou Kerowyn, sans parler des Flèches...
Le personnage qu'on rencontre en tout début du livre m'a carrément fait hurler, tant je pensais ne jamais le revoir et que sa fin avait été un déchirement doux-amer à lire, plusieurs tomes auparavant. Et tout ce qu'il fait, l'humour dont il fait preuve... Honnêtement, je ne savais plus si je devais rire ou pleurer. Le plan qu'on voit doucement se mettre en place, ensuite, comme une sorte de partie d'échecs qui se déroule entre deux camps dont aucun ne parle, pourtant. J'ai bien dû maudire une vingtaine de fois certaines personnes à mon avis. Et puis, la fin, où tout s'accélère, et où l'air de rien, on a vaguement l'impression que notre propre rythme cardiaque va nous lâcher à force de mettre le champignon...
Et la fin. Qui semble radieuse et pourtant, comme pour reprendre le nom de la trilogie qui suivra, annonce doucement la tempête que l'on voit rugir, au loin.

Tempête qui rugit tout au long des péripéties sous le crâne de nos personnages, toujours aussi hauts en couleurs, les uns comme les autres. Elspeth la première, qui va faire tourner en bourrique les gens de son pays dès qu'elle y remet les pieds, et c'est le cas de le dire. Je ne m'attendais pas vraiment à ce qu'elle a fait au moment où elle l'annonce, je pensais à autre chose honnêtement... je ne vous dirais rien mais croyez moi, vous serez surpris !
Quant à son histoire avec Ventnoir, j'ai beaucoup aimé un moment en particulier qu'ils partagent vers le début du livre. Je ne vous en dirais pas plus, mais c'était vraiment... doux et agréable à lire. D'autant plus qu'à aucun moment Mercedes ne nous parlera de "lien pour la vie" entre eux, nous laissant le droit d'imaginer ce que l'on désire à ce sujet. Une discrétion d'auteur que je ne peux qu'apprécier. Même si je dois bien avouer que maintenant, la place de Ventnoir me pousse à m'interroger... que fera-t-il, lui qui appartient à une Vallée et non à Valdemar ? J'ai vraiment hâte de pouvoir lire les trois tomes des Tempêtes pour le savoir, ça.
Flammechant, à son tour, va bénéficier d'une évolution du caractère qui est, je trouve, bienvenue. Même si à la base il n'a pas un caractère si "difficile" (à l'instar d'Elspeth...), apprendre l'humilité lui fait un peu de bien, et les deux éléments qui créent cet apprentissage sont ma foi très bien placé. Le premier étant le "retour" (bref, mais quelque part plus long que ce qu'on pourrait penser puisque par ce biais, Mercedes nous confirme un soupçon qui me taraudait depuis la fin d'une certaine trilogie, et qui quelque part, offre un peu de baume au cœur suite à ce déchirement là.

Un autre personnage va obtenir une sorte de "rédemption". En fait, j'aimerais vous en dire plus, mais je ne peux pas et ça me tue tellement c'était bon sang de bien trouvé ! Sachez seulement que vous avez croisé l'espace de dix pages ce personnage lors du second tome, et que vous le retrouverez ici bien plus présent. Il deviendra même votre plus précieux allié... pour un espion bien planqué, croyez moi que c'en est un !
Enfin, les "Grands Méchants" (parce que oui, pour un tel tome, il en faut obligatoirement plusieurs) m'auront clairement fait hurler à peu près à chacune de leur apparition. Et bon sang que c'était bon ! A nouveau, parfois voir Mercedes décrire à ce point leur psyché me dérange un peu, mais c'était tout de même très bon à lire. Je dois quand même avouer que l'un des droits a littéralement une chance insolente pour ce qui lui arrive en tout début de livre...
Enfin, un tout dernier détail qui arrive à la fin, quand tout se précipite, nous annonce qu'au final, peut-être bien que ceux qu'on vient de voir n'étaient que du picrate, du vin de bas étage. Et que le véritable "méchant" risque bien de ne pas encore s'être totalement dévoilé... Brrr, ça fait froid dans le dos.


Voilà. Je crois que la chronique se terminera là. Des personnages toujours aussi magistraux, leurs antagonistes toujours plus retords et sombre, l'assurance d'un scénario qui finit en feu d'artifice, malgré la noirceur qui s'annonce, et le tout sur une trame d'univers toujours plus fournie. Le coup de cœur n'est pas passé loin pour moi, et je lui donne au final un... 


9.5/10

Et maintenant, je vais passer commande pour cette trilogie des Tempêtes ! 
Pour lire la chronique du tome 1, par ici !
Pour lire la chronique du tome 2, par ici !

mardi 10 juin 2014

★ - Le Livre du Temps (Carina Rozenfeld)

Titre : Le Livre du Temps (Tome 3)
Auteur : Carina Rozenfeld
Genre :  Fantastique
Série : La Quête des Livres-Monde
Nombre de pages : 221 pages

Résumé :
Zec et Eden sont deux adolescents originaires de Chébérith, une lointaine planète jadis effacée par l'Avaleur de Mondes. Ils ne pourront la ressusciter q'en retrouvant les trois Livres-Monde. 
Les deux premiers livres ont été réunis, mais leur ouverture a provoqué des distorsions qui ont mis à mal la santé d'Eyver au point de le plonger dans le coma. Sans lui, la quête des Livres-Monde s'arrête net, car il est le seul à pouvoir lire les indices laissés en chébérien dans le carnet de Mélior. Et la rentrée approche pour les quatre amis. 
Seul motif de satisfaction, l'Avaleur de Mondes n'est pas revenu depuis quelques jours. 
Mais tout bascule quand un message laissé sur le répondeur de Léa leur apprend qu'il existe d'autres Chébériens quelque part sur Terre... 

N'oubliez pas que ceci est le troisième tome, si vous n'avez pas lu les deux premiers, vous risquez de vous faire spolier une bonne partie de l'intrigue ! 

Et nous voici de retour ensemble pour cette troisième chronique inachevée, sur la fin des aventures de nos amis Chébériens  ! Ce livre, je vous l'ai expliqué, pour moi c'était vraiment le Saint-Graal, attendu, recherché... et qui m'a pas mal torturé puisque j'ai du me forcer à ne pas l'emprunter à la bibliothèque et attendre de pouvoir commander les trois tomes en même temps. Quelle souffrance !
Mais quel livre ! Honnêtement cette attente en valait vraiment le coup, j'ai adoré lire cette troisième partie des aventures de nos héros.

Et il faut dire que l'on commence vraiment en fanfare ! Toute l'ambiance sombre qui pesait déjà sur nos épaules est toujours présente, alourdissant l'atmosphère comme une chape de plomb tandis que l'on se demande comment les héros vont s'en sortir. Et puis, un rayon d'espoir jaillit. Annoncé au dernier chapitre du tome précédent, ils e concrétise enfin, incroyable dans sa nature et dans ce qu'il représente.

J'avoue avoir adoré ce que Carina a fait d'un mystère faisant partie de notre patrimoine culturel, en l'intégrant à son propre univers de façon à le rendre encore plus "réel". On a envie d'y croire, vraiment, et c'est un véritable plaisir que de pouvoir s'appuyer sur une telle preuve. Pour peu, j'en viendrai presque à aller visiter le Pérou pour m'assurer moi-même de l'existence de ce secret !
Et pour le reste, cette plume est toujours aussi magique. Discrète, féerique, présente sans en avoir l'air, vous chuchotant les rebondissements à l'oreille... je pense que je ne finirai jamais de m'extasier sur son style d'écriture. Il est tellement différent de celui de Bottero que je vénère presque, mais si agréable dans son propre style. Carina sait construire un univers tellement crédible qu'on ne rêve que d'une chose : y plonger les yeux fermés, confiants dans le fait qu'elle sait où elle va nous emmener.

Et où elle emmène ses personnages, également ! Personnages qui vivent dans ce troisième tome la dernière partie de leur "évolution", leur permettant d'atteindre une sagesse nouvelle pour certains, une maturité certaine pour d'autre... La partie sombre leur a permis de réfléchir, de grandir, d'assumer encore un peu plus leur choix, de le renouveler même.
Un personnage qui était arrivé plus avant dans le deuxième tome gagne à son tour en maturité et j'avoue que ça fait du bien, tant j'ai eu envie parfois de lui mettre une ou deux baffes au début ! Enfin, j'ai eu dans ce troisième tome la véritable confirmation, totale et absolue, que le personnage qui me laissait un goût amer dans la bouche depuis le début n'était pas et ne serait pas un traître, bien au contraire ! Ce fut en réalité un pilier sur lequel se reposer tout au long de l'histoire, je m'en rends compte maintenant, et ça fait du bien. Quand j'y réfléchis, je me demande s'il sera également présent durant la seconde trilogie qui s'annonce déjà merveilleuse !

Aussi merveilleuse certainement que la fin de ce scénario dantesque. Scénario qui nous aura promis et apporté moult rebondissements, à tel point qu'à la fin je n'en pouvais plus, je ne pouvais plus lâcher le livre, sinon je savais que mon cœur m'aurait lâchée aussi sec ! Je l'ai donc dévoré de part en part sans plus pouvoir m'arrêter, cessant presque de respirer sous les rebondissements inattendus et parfois lourds de sens. Il s'en est fallut vraiment de peur pour que je fonde en larme au détour d'une ou deux pages dont je ne peux malheureusement que garder le contenu secret, vous comprendrez aisément pourquoi !
Mais en tout cas, si le deuxième tome était sombre, celui-là l'est à la fois bien plus, et bien moins. Comme dit un proverbe populaire (enfin, je crois que c'est ça ? Si quelqu'un sait de qui vient la citation originelle, faites moi signe dans les commentaires !), L'heure la plus sombre est toujours avant l'aube. Et ça n'a jamais autant été le cas !

En résumé, des personnages qui terminent une évolution très intéressante, un univers toujours plus prenant et un scénario à vous faire frôler la crise cardiaque... Mais qu'attendez-vous pour vous y mettre, si vous avez lu les deux premiers ?! 
Pour ma part, en attendant d'y replonger, c'est avec plaisir que je lui offre un...


9.75/10

Et une petite pensée pour mon Eden rêveuse, quand elle aura fini de lire ce livre ! :) 
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dimanche 8 juin 2014

Les Vents du Changement (Mercedes Lackey)

Titre : Les Vents du Changement (tome 2) 
Auteur : Mercedes Lackey
Genre : Fantasy
Série : Cycle de Valdemar - la Trilogie des Vents
Nombre de pages : 540 pages

Résumé :
Elspeth étudie désormais la magie avec Ventnoir. Ensemble, ils se sont battus pour protéger le territoire secret des Tayledras. Ensemble, ils ont remporté la victoire.Ils vont maintenant apprendre à se connaitre, à partager les moments de paix et les dangers ; car autour de leur refuge règne la peur. Un ennemi invisible les surveille, essayant de voler les pouvoirs des Tayledras. 
Ensemble, ils vont utiliser leur magie contre le mal... et contre la mort. 



Prenez attention ! De nombreux spoilers courent dans cette région de second tome... Ne les laissez pas vous surprendre !

Et voilà, je vous retrouve pour le second tome de cette trilogie. Après toutes ces aventures du premier tome,  Elspeth et Skif décident de rester avec les Frères du Faucon afin de développer les dons de mage de la jeune femme, Ventnoir se décidant à lui servir de professeur. Et mon dieu qu'il va s'en passer des choses dans ce second tome !
Enfin, à al fois, il se passe des choses, et... en même temps non. C'est assez étrange, et cela m'a peut-être un peu déçue, je vais vous expliquer plus en détail. (Enfin, je vais essayer !)

Sur le niveau des personnages, je n'ai en tout cas pas été déçue, ça c'est clair ! Ils sont toujours aussi haut en couleur, et bénéficient même, pour chacun d'entre eux, d'une évolution nette et intelligente qui m'a beaucoup plu. Mercedes est vraiment très douée pour ça, impliquant toujours ses personnages dans des situations ou des environnements qui vont les pousser à se remettre en question, à réfléchir sur leur propre personnalité et leurs actions.

Ainsi, j'ai pu découvrir une Elspeth qui me gonflait un peu moins, gratter sous sa couverture lisse de princesse une véritable humaine, avec ses failles et ses défauts. J'ai même, parfois, un peu retrouvé la touchante enfant qui m'avait tant faire rire à l'époque de la "Furie".
Ventnoir, que je ne connaissais pas encore tant que ça, m'est devenu plus proche, plus familier, à mesure qu'il se rapprochait d'Elspeth. Je ne vous dirais pas ce qu'il se passe, mais ces deux là m'auront fait en voir des vertes et des pas mûres, ça c'est clair ! Ils ont tous les deux un caractère certain, qui est souvent amené à faire des étincelles... mais c'est agréable de voir qu'ils savent aussi mettre tout ça de côté pour travailler de concert lorsqu'il le faut.

Skif, je dois l'avouer, m'a pas mal surprise. D'une part par son comportement, qui, mêlé à celui de Nyara, a de quoi surprendre pour beaucoup... mais également via les petits bout de passé que l'on peut glaner ça et là, dans les conversations qu'ils partage avec certains personnages. Cela permet de découvrir une autre facette du garçon, plus secrète et plus sombre. Ça change totalement du gamin que l'on voyait dans la trilogie de la Flèche, et qui faisait les quatre cent coups pour aider Talia dans ses aventures. On se rend compte que les personnages ont grandit avec l'oeuvre, vieillit avec l'auteur.

Un personnage en particulier m'aura beaucoup fait vivre avec l'oeuvre. Je ne peux pas vous dire qui, mais je vous assure que lorsque vous le rencontrez, vous le reconnaîtrez. Je suis passé par la méfiance, l'exaspération face à son attitude, l'intrigue quand il se mettait à faire des choses très bizarres - même pour un lecteur qui a conscience qu'on peut toujours bousculer les règles - et enfin un très grand éclat de rire lorsqu'il se révélera à la hauteur, dans une certaine mesure, de son ancêtre.

Un dernier personnage à mentionner est évidemment le "grand méchant" de ce tome-ci. Encore une fois, et en rapport avec  la fin du premier tome, je ne peux rien vous dire de précis... à part que c'est quelqu'un que vous connaissez et que ma foi, si Mercedes a fait un effort à son propos, je suis tout de même un peu déçue. Je pense qu'elle en a trop expliqué sur sa propre psyché... Je ne sais pas trop pourquoi elle a tant voulu le décrire, elle avait peut-être une bonne raison pour le faire, mais pour ma part, j'ai été un peu déçue de "tant" en savoir. Ce n'est pas comme si elle cherchait à l'excuser, mais voir les choses par ses yeux le rend... moins fou, le rationalise, quelque part, et pour ma part, cela a un peu retiré à mon plaisir de lecture.

Le plaisir n'a en revanche pas été gâché par l'univers en lui-même de l'histoire. Le même que celui du premier, il est en revanche plus centré sur la vallée des Frères du Faucon et la magie qui l'habite, sur l'intégration des Hérauts dans cet environnement totalement (ou presque) nouveau. En plus de ça, plus loin dans le livre, une autre partie de cet univers va converger, créer un sentiment délicieux pour quiconque a lu les autres trilogies. On retrouve enfin mention de personnages que l'on a connu et accompagné auparavant, c'est vraiment génial !
Le seul reproche que je pourrais faire à Mercedes pour ce livre est plus d'ordre sentimental... à force, comme Elspeth et Skif, Valdemar me manquait. J'aurais aimé pouvoir retrouver, ne serait-ce qu'un peu le pays...

Hélas, le scénario ne l'aurait pas permis ! Mais je lui pardonne (oui, je pardonne à des scénarios. On a le style, ou on l'a pas, eh), car il était tout de même pas mal entraînant ! Tout au long du livre, on sent que quelque chose va arriver, que tout au long de ces pages des éléments se mettent peu à peu en place pour amener à quelque chose de plus gros. Et si d'un côté je n'ai pas été déçue (bon SANG quels éléments arrivent à un moment, c'est à en tomber par terre !), de l'autre, un sentiment amer reste dans ma bouche. Je trouve en effet que le "climax", la fin du livre, arrive de façon très soudaine et précipitée... j'ai été pendant presque tout le livre persuadée qu'au final, ce dernier n'était qu'une sorte de "tome de transition" pour que l'action arrive, dans le tome 3. Au final je ne vous dirais pas ce qu'il se passe (hé, ça serait pas drôle, sinon !), mais je ne peux m'empêcher d'être un peu déçue.

Enfin, la plume de Mercedes m'aura déjà plus emportée dans le récit que lors du premier tome, avec ses petites imperfections. Encore parfois, à de rares endroits, la description ou des petites parenthèses me poussaient à sauter vaguement quelques lignes (ce que je dois avouer détester faire), mais pour le reste, elle s'est bien rattrapée, entre autre avec une plume parfois acérée pour l'humour, qui m'aura fait éclater de rire à plusieurs reprises, chose pourtant rare chez moi !

Au final, des personnages toujours aussi intéressants, un grand méchant qui, par son "explication", m'impressionne moins, un univers toujours aussi magique même si une partie me manque, un scénario légèrement décevant sur la fin, et une plume toujours aussi belle. C'est avec plaisir que je lui offre un : 



7.5/10

Et maintenant, je file retourner lire le troisième tome. Iiiih ! 
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samedi 7 juin 2014

★ - Le livre des Lieux (Carina Rozenfeld)

Titre : Le Livre des Lieux (Tome 2)
Auteur : Carina Rozenfeld
Genre :  Fantastique
Série : La Quête des Livres-Monde
Nombre de pages : 251 pages

Résumé :
Zec et Eden sont deux adolescents originaires de Chébérith, une lointaine planète jadis effacée par l'Avaleur de Mondes. Ils ne pourront la ressusciter q'en retrouvant les trois ivres-Monde. 
Voilà dix jours qu'ils ont récupéré le premier livre, à l'issue d'un périple dans les calanques de Marseille, et l'ont mis à l'abri dans un coffre-fort. Mais, ce faisant, ils ont réveillé l'entité destructrice qu'ils espéraient justement contrer. Ils se lancent donc dans la quête du deuxième livre la peur au ventre, avec la sensation d'être observés. Ils n'auront pas trop du soutien de Louis et Léa pour résister à l'Avaleur de Mondes, qui tente par tous les moyens de faire avouer à Zec où est caché Le Livre des Âmes...

N'oubliez pas que ceci est le second tome, si vous n'avez pas lu le premier, vous risquez de vous faire spolier une bonne partie de l'intrigue ! 

Et nous voici de retour ensemble pour cette seconde chronique inachevée, sur la suite des aventures de nos amis ailés ! Deuxième tome que j'avais dévoré juste après le premier à l'époque, puis relu plus rapidement lorsque j'ai enfin reçu les trois tomes et que je voulais découvrir le troisième au plus vite. Que vous dire sur lui, alors ? Eh bien, globalement, je dirais qu'il est déjà plus... sombre, que le premier. Vous allez voir pourquoi.

Du côté de la Plume de Carina, rien n'a changé. Elle est toujours aussi belle, légère et entraînante. Je n'ai vraiment rien à dire, les moments sur le blog de Zec me semblent plus espacés, mais en même temps vu les aventures qui se précipitent à sa rencontre, je ne peux que comprendre pourquoi ! Déjà que moi j'ai du mal à tenir un blog sans me forcer, si en plus des ailes me poussaient dans le dos et qu'un truc qui détruit les mondes me court après pour récupérer des bouquins, je pense que j'aurai moi-même du mal à le mettre à jour ! Bref, compagnon discret qui vous accompagne et vous fait voguer dans la lecture, rien à dire de plus sur cette plume.

Le scénario, lui, devient plus... sombre, je trouve. Le livre, qu'on pense d'abord pouvoir retrouver dès le premier rendez-vous autour d'un lieu précis de la ville où sont les héros, se retrouve bien plus compliqué à dénicher au final. (En meme temps, à voir le livre débusqué au bout du troisième c hapitre, je me disais "c'est pas possible, y a un traquenard quelque part, ça peut pas se finir comme ça !... et j'avais bien raison). Et la façon que les héros vont devoir adopter pour retrouver et récupérer le livre tranche totalement avec ce qu'on attendrait de l'histoire, j'avoue ! Même si ça n'est de loin pas désagréable du tout. Par contre, le déroulement de cette méthode, et la tendance qu'elle prend au bout d'un moment, finit par être un peu... dérangeante.
Enfin, mais je ne peux pas vous en dire beaucoup malheureusement, un évènement arrive vers la fin du livre qui est horriblement tordant pour les boyaux et le coeur. J'en suis venue à haïr de toute mes forces un personnages - un humain lambda, mais qu'est-ce que j'ai pu détester ma propre race à ce moment là. Cet évènement finit de parachever la fin du livre d'une petite couche de brume noire qui pèse sur ce second tome comme une chape de plomb. Quelques petits détails ramènent un peu la lumière et l'espoir (surtout lors du dernier chapitre, bon sang que mon coeur avait battu à l'époque !!), mais c'est léger, très léger...

Du côté des personnages aussi, les choses s'assombrissent un peu.
Ok, un peu beaucoup.
Zec et Eden commencent, avec l'arrivée de l'Avaleur de Monde, à prendre conscience dans la pleine mesure, de la tâche qui leur a été confié... et du danger qui y est accroché. Ils deviennent alors plus matures, ils réfléchissent plus... ça fait un peu bizarre, comme si c'était le lecteur, lui-même, qui sortait de l'adolescence et qui prenait conscience de la vie, devant lui, et de l'aventure qu'il doit accomplir. Coup de chapeau.
Et puis, quelque chose se glisse entre eux vers le premier tiers du livre, en la présence d'un autre personnage. Un personnage que je salue pour s'être plutôt bien caché pendant tout le premier livre, je n'aurai pas pensé qu'il prendrait une telle importance ensuite !

Louis, Eyver et Jerôme eux aussi gagnent une partie de cette facette sombre. Les deux premiers vont prendre sur eux pour garder un secret qui permettra de protéger Louis quelque part, mais qui lui rappellera à lui aussi (bien qu'il tienne quand même ça avec l'humour), que l'histoire devient de plus en plus sombre et que des sacrifices sont de mises. Enfin, je ne peux rien vous dire concernant Eyver parce que cela relève du haut spoiler, mais bon sang que j'ai eu mal, si mal pour lui. Vraiment. Et en même temps, j'avais toujours peur, encore et toujours, d'un certain personnage et de sa probable trahison - qui n'arrivera pas non plus dans ce tome. Ouf ! Encore mes excuses, personnage.
Quant, enfin, à l'Avaleur de Mondes... malgré ce qu'il est, j'aime bien ce "personnage". La façon qu'a Carina de l'introduire et de le décrire ne me pousse... pas à de la sympathie, mais à de la compréhension. Chaque chose a un début et une fin, et je comprends donc qu'il existe. Même si en l'état des choses, je le déteste pour avoir détruit un monde qui s'annonce aussi beau que Chébérith !

Alors voilà. L'histoire, l'univers, les personnages, principaux ou secondaires... tout s'assombrit, sous une plume toujours aussi magistrale que celle de Carina. Cette part sombre qui s'annonce me pousse à aimer un peu moins ce tome. Mais c'est tout de même avec beaucoup de plaisir que je lui offre un...



8.5/10

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mercredi 4 juin 2014

Les Vents du Destin (Mercedes Lackey)

Titre : Les Vents du Destin (tome 1) 
Auteur : Mercedes Lackey
Genre : Fantasy
Série : Cycle de Valdemar - la Trilogie des Vents
Nombre de pages : 540 pages

Résumé :
Elspeth, héritière du trône de Valdemar, cherche désespérément un mage capable de s'opposer aux puissances noires qui menacent les frontières de son pays. Elle se rend au cœur des Terres Extérieures, et y découvre un univers vieux de plusieurs millénaires, jadis contaminé par une catastrophe surnaturelle. Des races étranges y luttent contre des monstres assoiffés de sang et de pouvoir, avides de s'emparer de toute magie pour renforcer la leur. Entraînée dans cette guerre, Elspeth va devoir trouver sa propre voie... et découvrir la vraie nature de Besoin, l'épée magique. 


Quelle vieille histoire que celle me liant aux récits de Mercedes Lackey. Bon, elle n'a pas plus de trois ans je crois, mais pour moi, elle a déjà vécu plusieurs méandres. J'ai rencontré ses personnages pour la première fois lorsque je me baladais à la bibliothèque de mon quartier. Curieuse, je me baladais l'air de rien parmi les rayonnages des romans adultes, lorsque je suis tombée sur trois livres, intitulés "Les flèches de la Reine, l'envol de la flèche, la chute de la flèche." Intriguée par les titres, le résumé du premier tome et les couvertures, ma foi magnifiques, je les ai empruntés. Sitôt le premier tome entamé, je les ai dévorés avant même de me rendre compte de ce qu'il se passait. Je vous en parlerait certainement dans une prochaine chronique, mais l'univers de Mercedes Lackey m'avait totalement emportée, me laissant à la fin des trois tomes pantelante, brûlant du désir de continuer à chevaucher auprès de Talia et de ses amis.

C'est guidée par cette envie que je suis donc allée me jeter dans les bras de Google mon ami. J'y ai déniché les informations que je cherchais : une "suite" existait, ne se concentrant non plus sur Talia mais sur un autre personnage bien connu dans la première trilogie, la princesse Elspeth. Je me suis donc bientôt procurée la Trilogie des Vents dont ce livre est le premier tome, et ai commencé à le lire. Mais en le lisant (et en  le finissant dans la foulée), je me suis rendue compte que beaucoup d'informations, si elles ne me manquaient pas vraiment pour comprendre ma lecture, semblaient tout de mêmes lacunaires quant à l'univers lui-même. C'est là que j'ai appris qu'il existait en réalité bien d'autres tomes (plusieurs trilogies et diptyques pour être exacte), que l'auteur préconisait de lire avant de commencer cette trilogie. J'ai donc mis la lecture de ces trois livres sur pause pour me procurer et lire les autres trilogies, que j'espère pouvoir un jour vous chroniquer ici.

Et me voilà, après avoir prêté ces dites trilogies à une amie, en train de reprendre celle-ci (vous allez rire, mais j'aime bien avoir lu mes propres livres avant de les prêter... !). J'ai donc décidé pour éviter de ne plus rien comprendre à la série, de relire entièrement le tome 1 avant de penser à commencer les autres. C'est donc avec un entrain d'abord modéré (j'avais déjà lu le livre, je n'avais plus de surprises... non ?) que j'ai repris le livre, avant de me rendre compte d'un détail merveilleux : j'ai toujours eu une mémoire fantastiquement nulle, qui avait entre temps tout oublié ! J'ai donc redécouvert le livre avec plaisir, me laissant surprendre par la plupart des retournements dont je ne me souvenais déjà plus.
Bref, après cette introduction longue de trois beaux pavés, que dire sur ce premier tome ?

Bien sûr, pour ceux qui auront lu la trilogie des Flèches avant, c'est un peu décevant de ne plus voir Talia que comme un personnage secondaire qui apparaît "vaguement" au début de l'histoire. De l'autre côté, c'est un petit clin d’œil et c'est tout de même normal que la "main" change (mais je ne vous expliquerai pas pourquoi, à vous de le découvrir !). En dehors de ça, que penser de notre nouvelle héroïne et de ses compagnons ?
Eh bien, Elspeth est intéressante. Ce n'est pas le genre de personnage "parfait", et c'est un détail que j'ai toujours aimé chez Mercedes Lackey : la complexité de ses personnages. La princesse reste ce qu'elle est : une princesse. En découle chez elle le plus beau caractère que j'ai jamais vu, souvent teinté d'un peu trop d'arrogance et de fierté de soi. Elspeth est importante, et elle le sait, ce qui la rend parfois un peu trop imbue d'elle-même. Le comportement qu'elle a, à un moment, avec un de ses camarades, m'a juste donné envie de lui mettre une ou deux paires de baffes.

En même temps, il s'agit d'un caractère qui va petit à petit évoluer au fil du tome et (pour ce que j'en ai vu), des suivants également, donc je pense que je peux lui pardonner. Surtout que ce n'est pas comme si elle n'avait pas des circonstances atténuantes vu ce qu'il se passe avec les Compagnons et le reste des aventures, à côté... Parlant de Compagnon, je suis un peu intriguée par la relation qu'elle partage avec son propre Compagnon, Gwena. Habituée à celle de Talia avec Rolan, muette et basée sur les émotions, j'ai été un peu.. surprise de découvrir une toute autre sorte de lien, formée de mots et parfois même de beaucoup d'échanges plutôt froids ! En même temps, après avoir découvert plusieurs choses sur les Compagnons, je comprends un peu le ressentiment d'Elspeth, ça m'aurait ennuyée de découvrir que quelqu'un d'aussi proche me cachait de telles choses, moi aussi...

Mais il y n'a pas que Gwena qui en prend pas mal pour son grade. Skif, l'autre compagnon d'Elspeth, va aussi en voir des vertes et des pas mûres avec la jeune femme. Cela se comprend d'un côté vu ce qu'il se passe entre eux, mais je ne peux m'empêcher de penser, comme Gwena, que la jeune femme est parfois cruelle avec lui, même si c'est sous couvert de sauvegarder l'amitié qui existe entre eux. Skif possède lui aussi une évolution très intéressante par rapport aux aventures qu'il a vécu dans la trilogie des flèches où on le rencontre encore assez jeune. Même si j'avoue avoir certaines ... réticences à imaginer certaines choses, au vu de l'âge qu'il me semblait avoir. Mais la véritable évolution le concernant, à ce que j'ai pu comprendre pour l'instant, arrivera surtout dans le second tome grâce aux clés posées dans le premier, je n'en parlerai donc pas trop ici.

Tout au long de l'histoire, en parallèle des aventures d'Elspeth, nous rencontrons Ventnoir, vivant sa propre vie de son côté. Il est évident qu'ils finiront par se croiser, mais en attendant, découvrir ce nouveau personnage est une bouffée d'air frais, surtout qu'il vit dans une région totalement différente de celle d'Elspeth, presque dans un univers différent. C'est assez déstabilisant lorsque l'on a pas lu les autres trilogies, mais cela devient un agréable clin d’œil et même une sorte de "retour aux sources" lorsqu'on l'a fait, car les peuples cités deviennent alors familiers, connus. Bien vite, on est pris entre les deux histoires, et l'on a envie de hurler à chaque chapitre et donc, chaque changement de point de vue et de personnage... Quel soulagement quand ces deux là se rencontrent enfin !

Je ne vous parlerai pas en détail des autres personnages, mais ils sont tous extrêmement important. Entre celui qui manipule et est manipulé en même temps, déchiré entre ce qu'on lui a infligé et le devoir entre son peuple, celle qui connaîtra les mêmes tourments et devra faire un choix presque incompatible avec toute sa vie, et le dernier personnage qu'on ne soupçonnerait pas au début et qui va se révéler incroyablement agaçant de part le mystère qui l'entoure en permanence, vous avez de quoi être servi !

"L'ennemi", enfin, celui que j'appelle, dans tous les livres que je lis, le "Grand Méchant". Mercedes a toujours su faire des ennemis à la hauteur de ses personnages, aussi cruels, fous et cyniques que ses personnages peuvent être vertueux. Encore une fois, je n'ai pas été déçue ! Ce méchant est à la hauteur de mes attentes, parfaite balance avec les autres personnages. Il est cruel et me rendrai presque malade tant il sait jouer avec les vices et les perversités de l'être humain, détournant la magie avec un talent totalement malsain. Ce qu'il en fait, et la façon dont sa psyché est décrite est juste magistrale. Il n'arrive peut-être pas à la hauteur d'Ancar, qui dans le dernier tome de la trilogie des Flèche m'avait carrément rendue malade, mais il sait se hisser à la hauteur de tous les autres personnages croisés dans les précédentes trilogies ! Je crains sérieusement, malgré la fin de ce tome 1, pour la suite...

C'est toujours un plaisir de découvrir cet univers si riche de Mercedes s'élargir, voir les Hérauts s'ouvrir à d'autres horizon qui ne correspondent plus tellement aux leurs. Globalement, il s'agit d'une réunion de la trilogie des Flèches et celle de la proie de la Magie, avec les trilogies se passant sur d'autres personnages, dans d'autres pays. Les deux "univers" fusionnent enfin, les éléments dispersés dans les précédentes trilogies s'emboîtant comme des puzzles. Et pour ne rien gâcher de tout ça, cette fusion se déroule au sein d'un scénario plus qu'entraînant.

Ce dernier pose dès le départ les enjeux qui vont nous poursuivre tout au long de la trilogie elle-même, avant de s'intéresser au déroulement de l'histoire de ce tome seul. Comme à chaque fois, je me rends compte que Mercedes aime à déposer des indices, ça et là, dans le premier tome, en vue de ce que l'on découvrira dans les suivants. Le plan du "Grand Méchant" est aussi malsain et pervers que lui, et c'est avec horreur qu'on le découvre au fil des pages, qu'on se rend compte de toutes les machinations qu'il met en place pour obtenir ce qu'il désire vraiment. et croyez moi qu'il en désire, des choses !

Enfin, tout ces éléments sont portés par une plume très agréable à lire. Agréable, mais très souvent alourdie par des parenthèses et des descriptions parfois ... inutiles, superflues. Je comprends la volonté de Mercedes que de nous partager les merveilleux décors qu'elle crée. Je comprends aussi que certaines choses sur la magie qu'elle a créées sont compliquées à appréhender et qu'il faut les expliquer. Mais j'ai quand même eut du mal à lire certains passages, où les descriptions étaient extrêmement longues, ou même d'autres passages d'explications, parasités par des parenthèses inopportunes qui me donnent l'impression de sortir complètement du contexte sans raison. Cela me sortait un peu de ma lecture.

Malgré ces quelques points noirs, j'ai tout de même adoré ma lecture. Ce n'est pas un coup de foudre au même niveau que la trilogie des Flèches que j'adore toujours plus à chaque relecture, mais c'était un moment très agréable, et j'ai hâte de finir les tomes 2 et 3 pour vous faire les chroniques suivantes ! En attendant, cce premier tome récolte un...


8/10


Allez, je retourne travailler... ! 
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